Le petit fer à repasser

COHEN Annie

La mort de son père compromet l’équilibre psychique fragile d’Annie Cohen, retrouvé à grand renfort de médicaments, après un AVC raconté dans La dure-mère (NB juin 2001). La disparition de sa mère, plusieurs années auparavant revient la faire souffrir. Soudain la Corse s’impose ; elle loue une maison près de Bastia : paysage merveilleux, voisins chaleureux, jardin prometteur, mari attentif. Pour soulager ses migraines persistantes un acupuncteur lui fait abandonner ses médicaments. Très vite elle ne se contrôle plus et se met à dépenser de façon compulsive. Elle meuble à grands frais un appartement loué à Bastia, dépensant tout l’héritage paternel. Brusquement elle abandonne tout, ne rapportant à Paris qu’un petit fer à repasser acheté dans une brocante, objet fétiche, témoin, talisman, boulet… Il n’est pas toujours facile de suivre la narratrice dans ses errances, ses retours en arrière, sa difficulté d’être, ses actes manqués, ses désirs contradictoires. Mais l’écriture fiévreuse, à la fois extravagante et lucide, est très belle.