Le nom du fils

GAINES Ernest J.

Louisiane, annĂ©es 1970. AprĂšs des annĂ©es de combat pour les droits des Noirs, le rĂ©vĂ©rend Martin est devenu un chef vĂ©nĂ©rĂ©. Il s’apprĂȘte d’ailleurs Ă  mener une action de boycott Ă©nergique lorsqu’apparaĂźt un jeune homme dont la vue le bouleverse, car il reconnaĂźt son fils. Subitement Martin n’a de cesse de rĂ©parer le mal qu’il a causĂ© en abandonnant plus de vingt ans auparavant une femme et les trois enfants qu’il lui a faits. Honteux, Martin met en pĂ©ril sa position de leader et sa famille actuelle. ItinĂ©raire d’un lbattant adorĂ© de ses ouailles, parcours ultime d’un homme – pĂšre, amant, ami et mari : le basculement d’une existence est retracĂ© avec talent, mĂȘme si le roman Ă©crit en 1978 a perdu un peu de son intĂ©rĂȘt quarante ans plus tard. Mettant en avant ses idĂ©es politiques, son opposition Ă  la guerre du Vietnam, l’auteur revient sur les pratiques racistes qui perdurent, issues de l’esclavage, et rappelle le passĂ© douloureux de la Louisiane, thĂšme constant de Gaines (Mozart est un joueur de blues, NB mai 2006). Quelques longueurs ralentissent un rĂ©cit prenant. Le style est cependant excellent et la conclusion sereine.