Le gentil petit livre rouge

TANG Zhifang

Trois amis mĂ©contents de leur sort : le lapin, de ses oreilles, le hibou, de ses yeux, le canard, de son grand bec, dĂ©cident d’y remĂ©dier, chirurgie aidant. Sont-ils plus heureux aprĂšs ? Le roi ours, pour mieux entendre tout ce qui se dit, se fait greffer les grandes oreilles du lapin ; il entend tout. Bonne idĂ©e ?

Deux courtes fables animaliĂšres, Ă  l’illustration minimaliste pleine d’humour, pour rĂ©flĂ©chir. À quoi ? À notre sociĂ©tĂ© normative qui prĂ©fĂšre l’ordre Ă  la diversitĂ©. À la solitude de l’homme au pouvoir, Ă  sa cĂ©citĂ© ou Ă  sa surditĂ©, entretenue par les flatteurs. La premiĂšre histoire est plus abordable que la deuxiĂšme : plus facile, en effet de s’identifier au mĂ©content de n’ĂȘtre pas comme tout le monde que d’éprouver les angoisses d’un roi. Toutes deux constituent un bon point de dĂ©part pour apprendre Ă  philosopher. Ce « petit livre rouge » n’est pas un brĂ©viaire, mais, en dĂ©pit de son air « gentil », un instrument de rĂ©sistance au conditionnement : ni la vĂ©ritĂ©, ni la diffĂ©rence ne sont confortables, mais la libertĂ© est Ă  ce prix. À mĂ©diter Ă  plusieurs.