Le gardien de mon frère

DAVIDSEN Leif

En 1937, des militants de gauche convergent de toute l’Europe vers l’Espagne et s’engagent dans les Brigades internationales. Le Danois Magnus Meyer, inquiet du sort de son jeune frère, part l’y rechercher. Il découvre un pays en proie au chaos entre les scènes de guerre marquées par l’héroïsme des jeunes recrues et le monde interlope des journalistes, agents de renseignement et trafiquants en tous genres. Une partie de la réserve d’or espagnole envoyée en URSS contre des armes aurait disparu, attisant toutes leurs convoitises. Meyer s’éprend d’une très belle Russe qu’il ira retrouver à Moscou aux pires heures du régime soviétique. Leif Davidsen, né en 1960, a été grand reporter. Correspondant à Moscou, bon connaisseur de l’Espagne, c’est avec une grande précision qu’il décrit longuement les lieux où il situe son histoire. Dans ce roman historique et politique, il garde le goût du suspense policier et des scènes de violence, celles d’À la recherche d’Hemingway (NB février 2010). L’ombre malsaine qui entoure les grandes causes ne lui échappe pas, mais la froideur de l’écriture, le manque d’intensité dans ce récit honnête mais trop sage laissent assez indifférent. Malgré l’époque tragique, l’émotion est affaiblie par un message politique et historique déjà entendu.