Le feu aux Tuileries

MARTINOIR Francine de

Paris, mai 1871. Dans l’incendie qui ravage le chĂąteau des Tuileries disparaĂźt Thibault-Louis FlasseliĂšre, descendant d’une lignĂ©e de jardiniers royaux, puis impĂ©riaux. En dĂ©cembre 2007, cadre dans une sociĂ©tĂ© d’investissement, son arriĂšre-petit-fils, polytechnicien, est licenciĂ© pour raison Ă©conomique. À soixante-deux ans, il habite l’appartement familial rue de Rivoli et peut, de ses fenĂȘtres, admirer le jardin de son enfance, de ses rĂȘves aussi
 Il utilise sa libertĂ© retrouvĂ©e pour tenter de reconstituer le puzzle de sa propre personnalitĂ©, passablement Ă©cartelĂ©e. Dans sa quĂȘte, il croise la route d’Esther, comĂ©dienne, et de Delphine, psychanalyste. Pendant quelques mois, on suit la vie d’un ĂȘtre sombre et atypique, dĂ©possĂ©dĂ© de son existence par un Ă©vĂ©nement familial ancien. Comme la graphiose parasite les arbres des Tuileries, il est dĂ©vorĂ© par son fantasme. Incapable d’aimer et d’ĂȘtre aimĂ©, il est inapte Ă  la vie rĂ©elle et se rĂ©fugie dans une nostalgie morbide. Avec une certaine acuitĂ©, Francine de Martinoir explore les mĂ©andres des Ăąmes tourmentĂ©es (L’aimĂ© de juillet, NB octobre 2009). Les descriptions nombreuses, fouillĂ©es, montrent l’importance qu’elle attache Ă  l’esthĂ©tique et aux atmosphĂšres. La trame de l’histoire est un peu mince, mais la plume maniĂ©e avec maestria ne manque pas d’un charme parfois dĂ©suet.