Le crépuscule des idoles progressistes

LEVET Bérénice

Une philosophe indignée fait le bilan accablant du bouleversement intellectuel instauré en France dans les années 1970 : l’idée de progrès censé libérer les hommes et les femmes, le besoin de nouveauté et de changement perpétuel n’ont débouché que sur l’absence de repères. Ces principes – l’exaltation de l’individu et de ses droits, parallèlement à un culte de l’altérité incarné par SOS racisme (1983) – ont dissout tradition, transmission, filiation, culture, résultats amplifiés par l’abandon à l’école de la continuité historique et de l’enseignement de la langue.    L’auteur (Le musée imaginaire d’Anna Arendt, NB décembre 2011), qui se proclame conservatrice mais pas réactionnaire, appartient à un courant de pensée rejetant consumérisme, culture de masse, mondialisation. Très polémique, prenant appui sur de très nombreuses références et citations, l’analyse, un peu trop répétitive, sous-entend un besoin de retour à des valeurs et des vérités existentielles et une réforme profonde du système éducatif. Situation critique, « au point que la survie de la nation elle-même est désormais en question ». Sombre perspective. (M.Bi. et P.B.)