Le Club des vieux garçons

LA ROCHEFOUCAULD Louis-Henri de

L’ultime rejeton d’une vieille famille de France, les Rupignac, se dit déjà vieux à sa naissance. Il subit l’empreinte d’un entourage qui garde la nostalgie d’un passé dont lui se moque avec élégance. Dans un pensionnat sélect il rencontre Pierre. Devenus adultes, les deux amis se veulent hors d’une société dont ils jugent les critères vulgaires. Ils fondent un club dont les participants, vieux par leurs penchants et non par leur âge, se livrent à des extravagances, parfois d’assez mauvais goût, avant que n’arrive la lassitude.  Le récit vaut par l’écriture primesautière, vive, toujours spirituelle, par la peinture en demi-teinte d’un mode de vie obsolète. On croit à la personnalité des personnages présentés : un grand-père et un oncle au début, une grand-mère ensuite, hauts en couleur, qui allient morgue et gentillesse. En fait une critique drôle, rarement méchante et plus profonde qu’en apparence, d’un monde disparu et du monde actuel. L’auteur (Gaudriole au Golgotha, NB décembre 2014) se fatigue un peu vers la fin, moins brillante que le début, mais l’on passe un excellent moment. (M.F. et E.Ca.)