Le baiser dans la nuque.

BORIS Hugo

Fanny est atteinte d’une maladie qui la rend sourde et, en dĂ©fi Ă  ce handicap inĂ©luctable, cette battante dĂ©cide d’apprendre la musique, mĂȘme si le temps lui est comptĂ©. Son mĂ©tier est celui de sage-femme et c’est en accouchant une jeune femme, AurĂ©lie, qu’elle a rencontrĂ© Louis, malheureux beau-frĂšre Ă©garĂ© lĂ  pour cause de disparition accidentelle du jeune pĂšre. Il est professeur de piano et un contrat s’installe entre eux : la rĂ©vĂ©lation de la musique avant le monde du silence contre le rĂ©cit de toutes les naissances qu’elle a accompagnĂ©es. Un travail de deuil contre une vie qui naĂźt.

Le pari Ă©tait risquĂ© : l’approche ingrate, technique, dans la souffrance, de la musique pouvait lasser et la plongĂ©e dans un monde de douleurs et de sang frĂŽler l’impudeur et le voyeurisme. On oubliait que la poĂ©sie et l’amour, portĂ©s par une langue forte et sensuelle, peuvent transfigurer un rĂ©cit. Le baiser dans la nuque est le premier roman prometteur d’Hugo Boris.