L’avenir des anciens : oser lire les Grecs et les Latins

JUDET de LA COMBE Pierre

Le titre du livre est un défi. Un défi que l’auteur, helléniste, directeur d’études à l’EHESS, traducteur de poètes et dramaturges grecs, relève avec passion, pertinence et lucidité. A l’origine de cet essai, la réforme des collèges, imposée par décret en 2015, et mise en place dès septembre 2016. Le latin et le grec, considérés comme élitistes, car choisis par vingt pour cent des élèves et surtout… par leurs parents, feront partie d’un ensemble thématique interdisciplinaire – l’Antiquité – proposé à l’ensemble des élèves. Exit déclinaisons pénibles et analyse logique rébarbative. Les arguments avancés ? La démocratisation et l’égalité des chances. Et si, nous dit l’auteur, l’apprentissage d’une langue, méconnue de tous au départ, impropre à la communication orale et à l’information, était égalitaire ? Si lire les textes latins et grecs, ces textes « distants, autres », loin des imaginaires culturels, politiques, religieux qui irriguent les sociétés, créaient un « commun véritablement partagé » ? Une utopie ? (Du grec outopos, bien sûr…) (A.M.D.)