L’arpenteur

HACHMANG Viktor

Dans un futur lointain, l`humanitĂ© vit sur une planĂšte artificielle, tandis que la Terre est devenue une immense dĂ©charge. Geo, un humble Ă©boueur de l`espace, s`Ă©choue accidentellement sur cette planĂšte dĂ©potoir. Tel un Robinson post-apocalyptique, il lutte pour survivre dans ce milieu hostile peuplĂ© de ruines, de dĂ©chets et de lacs polluĂ©s. Au cours de son errance, il dĂ©couvre un exemplaire de La TempĂȘte de Shakespeare. Ce rĂ©cit initiatique le captive et devient son guide pour affronter les dĂ©fis de cet environnement impitoyable. Mais cet Ă©chouage est-il vraiment un accident ? Et si une entitĂ© mystĂ©rieuse l`avait orchestrĂ© pour lui rĂ©vĂ©ler le vĂ©ritable visage de la planĂšte qu`il arpente ?

Fable post-apocalyptique et questionnement existentiel, L’Arpenteur est un Ă©nigmatique ouvrage piochant tantĂŽt dans l’univers de MĂ©tal Hurlant, tantĂŽt dans le manga, le tout sous l’influence bienveillante de William Shakespeare avec quelques tentatives d’hommage Ă  Moebius (il y a du Arzach dans l’air). Le hĂ©ros erre Ă  travers un territoire dĂ©charnĂ©. Au fil des saisons et des kilomĂštres, son esprit se met Ă  divaguer. RĂ©miniscences du passĂ©, hallucinations, il continue nĂ©anmoins Ă  avancer. Vers oĂč ? La citĂ© et son domicile, existent-ils seulement encore ? 

RĂ©cit allĂ©gorique ouvert Ă  toutes les interprĂ©tations, on ressent plus la patte d’un artiste designer ou graphiste que celle d’un vĂ©ritable auteur de bande dessinĂ©e. Les planches sont des tentatives. Parfois elles fonctionnent (voire elles fonctionnent trĂšs bien), parfois moins. Mais ce n’est pas trĂšs grave, C’est rafraichissant. On sent « L’arpenteur » comme un laboratoire pour son auteur qui, sur la base d’une trame de fond, veut exprimer beaucoup de choses. A force de symbolisme, c’est parfois confus, mais se dĂ©gage de l’ensemble une vĂ©ritĂ© fantasmagorique. 

(MC)