L’année des cyclones

DE SOUZA Carl

Hans Rozell appartient à une vieille famille mauricienne de cultivateurs de canne à sucre. Ils possèdent une maison coloniale au Piton, isolée dans la plaine du Nord. L’île Maurice est encore sous domination anglaise. Seconde guerre mondiale, son frère aîné, le brillant Sid, combat dans le Pacifique. Lui s’est enrôlé dans la police et participe à la répression d’une grève dans les champs de canne. Hans a été un enfant étrange, atypique. Il accepte difficilement les bouleversements violents dans sa famille.  Carl de Souza (Ceux qu’on jette à la mer, NB octobre 2001) est un écrivain mauricien qui habite au Piton. Il couvre ici l’histoire d’une famille sur plusieurs générations : les parents de Hans, son frère et sa soeur, la domesticité, les travailleurs des champs ; puis Kathleen l’épouse de Hans, leur fille Noémie. Leurs trois voix racontent le drame sanglant qu’ils ont vécu et qui transforme Hans en un personnage insaisissable, fantomatique, qui ne vit que du vent dans les champs de canne à sucre. L’île est évoquée dans toute sa beauté. Dans l’énumération des lieux-dits se fait presque entendre le chant du parler créole. Un livre dense, sombre, envoûtant, mystérieux, qui révèle toute la complexité de la population mauricienne aux héritages culturels multiples. (A.M. et B.D.)