L’aimé de juillet

MARTINOIR Francine de

Immobilisée dans une chambre de clinique parisienne, Octavie Delgodère déroule le fil de ses souvenirs et de sa mélancolie : elle vient d’apprendre la mort de Tancrède Préfailles, officier qui avait conquis, une trentaine d’années auparavant, son coeur de jeune agrégée nommée à Alger pendant les « événements ».

 

Rêve et réalité se confondent, espace et temps s’estompent, petite histoire et Histoire s’entrelacent dans ce roman qui, comme Véronique revient (NB décembre 2003), développe les thèmes de l’amour passé et de la mémoire. Le thème aussi de la conscience déchirée des Français nommés en Algérie, dont celle d’un célèbre officier longuement évoquée. Comment déchiffrer les souvenirs lorsque le présent a filé entre les doigts ? Avec talent, par approches successives, d’une écriture raffinée, l’auteure recrée intensément l’atmosphère des lieux du passé, à la lumière et aux senteurs captivantes : la Corse de l’enfance, l’Algérie de l’adolescence. L’héroïne insouciante découvre peu à peu la tragédie. Un roman empreint du charme et de la nostalgie d’un monde révolu.