La ville de l’éternel printemps : comment Dalat a permis l’Indochine française

JENNINGS Eric

Dalat est créée ex nihilo en 1897 à l’initiative de Paul Doumer, Gouverneur général de l’Indochine. Au départ, il s’agit de construire un sanatorium, pour le repos et le rétablissement des fonctionnaires français, civils et militaires éprouvés par l’épuisant climat de Saigon. Au fil des années, cette station d’altitude devient un lieu mythique prétendu exempt de malaria et de paludisme, et pivot du développement de la colonisation. Ce site de loisir et de pouvoir prospère durant la première guerre mondiale, l’entre-deux-guerres et le tourbillon des années 1940-1945, mais aussi jusqu’à la victoire du Vietminh en 1975. Cette chronique de la naissance et du développement de Dalat sous régime colonial repose sur le travail minutieux d’un historien anglais (cinquante pages de notes justificatives) où l’anecdote le dispute aux stratégies coloniales, aux difficultés de constructions des infrastructures (routes, voies ferrées…) et à l’orientation touristique finale, le tout dans un régime reposant sur le « travail forcé ». De ce fait, l’évolution historique dramatique de l’Indochine durant trente ans est traitée subsidiairement. Cette ville de l’éternel printemps fait l’objet d’un récit trop détaillé au point de devenir fastidieux, mais elle dégage une originalité certaine.