Son enfance lui a donné le goût du mensonge. Ses parents sont déçus qu’elle ne soit pas un garçon, sa mère meurt d’une longue maladie qu’il fallait feindre d’ignorer. Lorsque son père se remarie très rapidement avec une jolie jeune femme, elle prend plaisir à la déstabiliser, l’inquiéter, la martyriser par des menteries et tromperies bien ajustées. Plus tard, elle séduit et fait marcher de nombreux garçons, tant et si bien qu’après une scène de séduction sur une île grecque, son amie est violée à sa place, en représailles ! Vie cassée, l’héroïne fuit…
Remarquablement construit, ce roman de la transgression ouvre sur un passé qui se révèle peu à peu : pas de liberté, pas de rémission possible pour qui n’a jamais connu l’amour véritable. On est dans l’univers fatal de la tragédie antique. Servi par une grande sensibilité (cf. Moi, la fille à la lèvre orange, NB novembre 2006), cet inventaire des tricheries est une recherche de la vérité, celle d’une âme blessée, repliée sur son propre narcissisme.