La tour abolie

MORDILLAT GĂ©rard

SituĂ©e Ă  La DĂ©fense, la tour Magister compte trente-huit Ă©tages de bureaux et sept de sous-sols et parkings. En haut se trouvent les nantis, ceux qui travaillent pour la sociĂ©tĂ©, ceux qui ont le pouvoir, en bas, oĂč vigiles et policiers hĂ©sitent Ă  aller, les « zombies », les misĂ©rables qui, pour se nourrir, se servent dans les poubelles du self. Deux mondes qui ne se cĂŽtoient jamais, mais tous ont en commun la faim de quelque chose, le pouvoir, l’argent, la rĂ©ussite sociale pour les uns, pour les autres manger pour survivre Ă  tout prix.  Comme dans ses prĂ©cĂ©dents livres (La Brigade du rire (ce que nous sommes), NB novembre 2015), GĂ©rard Mordillat reprend les mĂȘmes thĂšmes : le monde de l’entreprise avec les grĂšves, les plans sociaux, les syndicats, la pauvretĂ© qui dĂ©truit la personnalitĂ©, la lutte sans scrupule pour le pouvoir, les sans-papiers, les immigrĂ©s
 Un rĂ©cit cynique sur la sociĂ©tĂ© et ses inĂ©galitĂ©s. Avec un nombre impressionnant de personnages, parfois dĂ©jantĂ©s, peu convaincants pour la plupart, l’auteur nous abreuve de dialogues dans un argot comprĂ©hensible des seuls initiĂ©s, de scĂšnes violentes, notamment de sexe, qui apportent peu d’intĂ©rĂȘt Ă  cet interminable roman sans originalitĂ©. (B.D. et B.T.)