La sorcière aux doigts de fée

ZIMMER Marie, RIGAUDIE Mylène

Pour une chapelière aux doigts de fée, rien ne vaut la peau de rat. Milène Mikoton est de bonne humeur, elle vient encore de crocheter un rat grassouillet qu’elle va dépouiller afin de ratatouiller, pastatouiller, dans sa sinistre cave, afin de finir sa livraison de chapeaux pour un grand mariage. Mais cette fois-ci, c’en est trop. Gros Radis Noir, le chef, a souri, aussitôt tous les rats d’égout bondissent. Raplapla, Rapsodie, Ramatuelle et autres ; enfin le grand soir de l’attaque est arrivé ; ils détournent à leur profit les objets du quotidien. Fourchettes aiguisées, casque passoire, bottine char d’attaque – mais rien ne se passe !  L’horrible sorcière est allée paisiblement rejoindre son lit brodé de toiles d’araignées. Radis Noir a changé son plan, gare aux lendemains qui chantent. Dans son manoir anglais vert cauchemar, Milène Mikoton est la plus vintage des sorcières que l’on puisse imaginer. Les auteurs ont dû faire les Puces pour lui trouver mobilier et vêtements à la mode des années 60, couleurs comprises. Quant aux rats, il faut les dénicher dans tous les coins et dans tous les mots -un jeu déjà amusant, et déguster l’image où Milène débarque en scooter, remet d’aplomb ses cartons d’où s’échappent soudain chapeaux rongés, ratons voltigeant dans les cheveux de la mariée et des demoiselles d’honneur.  (B.A.)