La Société des Belles Personnes

NATHAN Tobie

Quand Zohar Zohar, Égyptien de confession juive, exilé à Paris depuis 1952, meurt à plus de quatre-vingt-dix ans, son fils François, qui l’a peu connu, organise ses obsèques au cimetière de Pantin. Il voit apparaître une joyeuse confrérie égyptienne, un groupe de juifs et des amis français. Tous célèbrent le défunt au rythme des danses et des chants. François découvre peu à peu, à partir de témoignages, les liens de son père avec la Société des Belles Personnes.

L’ethnopsychiatre Tobie Nathan (L’évangile selon Youri, Les Notes août 2018) ouvre, à la manière d’Homère, son épopée égyptienne par des invocations, et introduit certains chapitres par de savoureux proverbes populaires. Il propose une immersion vibrante en Égypte, depuis les années cinquante jusqu’à la chute du roi Farouk. Ce souverain indigne a laissé le champ libre aux Frères musulmans, alliés aux anciens nazis pour persécuter les juifs. Le ton se fait plus dur pour évoquer l’exil français, hanté par la rage de venger les martyrs et de traquer les criminels restés impunis. Seules lumières, le doux courage des femmes et l’action des Justes, l’étonnante « Société des Belles Personnes ». Ce magnifique roman initiatique peut se lire comme une belle parabole sur la force de la vie. (A.K. et M.Bo.)