La République compassionnelle.

RICHARD Michel

Michel Richard dénonce la propension des responsables politiques à utiliser certains incidents, crimes et catastrophes comme vecteurs de communication et de promotion de leur image. De tels événements, surtout s’ils sont spectaculaires, déclenchent chez eux une réaction compassionnelle qu’ils souhaitent très visible et médiatisée : organisation de cérémonies officielles, création de cellules d’aide psychologique, rencontres avec les victimes ou leurs proches. Une des causes de cette exploitation réside dans le fait que, le social et l’économique échappant de plus en plus aux politiques, le compassionnel leur permet de combler le vide qui en résulte et de justifier leur fonction, sinon de masquer leur inefficacité, d’autant que le grand public se montre réceptif à ce type de manifestation. Par ailleurs, les victimes ou leurs proches se voient dépossédés de leur souffrance ou de leur deuil.  L’essai s’appuie sur de nombreux exemples et références et la démonstration, bien que très critique, s’avère convaincante. On retrouve avec plaisir la plume brillante et mordante de Michel Richard qui avait été remarquée dans Moi vivante (NB juillet 2003).