La première nuit de tranquillité

GUIBOURGÉ Stéphane

Vincent, rongé par les échecs familiaux, affectifs, et Anne, opposée à toute forme de stabilité, se rencontrent au hasard de leur mal-être. Leurs sentiments réciproques s’approfondissent au rythme de leurs échanges, de leurs voyages dans le passé de Vincent, spécialement en Inde où il a longtemps séjourné, devenant un spécialiste du thé avant sa faillite sociale et personnelle. Ils trouvent dans ce pays mysticisme, paysages somptueux, coutumes ancestrales, et l’amour qui leur rend force et goût en l’existence. Parallèlement, le côté noir de l’existence – avortements, adoptions décevantes, désamour, terrorisme – est exposé par Stéphane Guibourgé, romancier pessimiste (Le train fantôme, NB novembre 2001). L’enchevêtrement de ces deux visions, violence et espérance, compose un ensemble – parfois difficile – où la vie l’emporte. L’écriture soignée exalte tissus rares, thé, épices, flaveur, ce qui donne une intense couleur locale. Envoûtant.