La politesse

BÉGAUDEAU François

2022. Le narrateur accepte d’écrire pour sa niĂšce ce qu’était le champ littĂ©raire au temps des auteurs, dix ans auparavant : il fait la promotion de deux de ses livres, parcourt la France, invitĂ© Ă  des salons divers, des bibliothĂšques, Ă©tablissements scolaires… et participe Ă  des Ă©missions radiophoniques ou tĂ©lĂ©visĂ©es. Le livre se divise en trois parties Ă©gales : dans les deux premiĂšres, François BĂ©gaudeau (Deux singes ou ma vie politique, NB mars 2013) croque les animateurs, communicants et journalistes qui le reçoivent. Il se peint en casseur des dĂ©bats standardisĂ©s, des sĂ©ances promotionnelles oĂč l’on parle de livres sans les avoir lus. Dans la derniĂšre partie, il imagine un monde utopique, celui de La politesse, dans lequel les Ă©changes intellectuels se font bienveillants et hors commerce. Il se veut moderne, dĂ©contractĂ© et Ă©crit en phrases courtes, en dialogues hachĂ©s oĂč abondent jeux de mots et formules frappantes. Mais, comme un insecte piĂ©gĂ© par la vitre Ă  laquelle il se cogne, il ne parvient pas Ă  sortir du cirque mĂ©diatique qui l’obsĂšde. Difficile de saisir « la littĂ©rature », dont il se dit le crĂ©ateur, dans un texte oĂč il ressasse, jusqu’à plus soif, l’inanitĂ© d’un petit monde clos. Assommant. (C.P. et L.K.)