La Petite Gamberge

Tous les jours, à vingt heures, au bistrot « À la Bonne Treille », rue de la Montagne Sainte-Geneviève, se retrouvent de pittoresques « voleurs de lapins », Bouboule, le Manchot, la Douleur, Roger et Pierrot la Tenaille. Un soir, dans ce quartier général où ils boivent sans désemparer, Bouboule leur propose un grand coup qui les mettra longtemps à l’abri du besoin : le cambriolage d’une riche maison appartenant à une personnalité du cinéma, en bord de Marne. Mais le lendemain aucune trace de Roger, puis c’est au tour du Manchot. Qui sera le suivant ? Y aurait-il un traître parmi eux ?…

 Ce deuxième roman de Robert Giraud (1921-1997) paraît en 1961. L’auteur s’y révèle un bon conteur, un excellent portraitiste et surtout, au gré de nombreuses déambulations, il fait découvrir un Paris qui allait bientôt disparaître avec ses petits métiers, ses trimards, ses clochards et ses voleurs. L’intrigue proprement dite est mince et assez convenue, bien que le suspense se maintienne jusqu’au bout. Beaucoup de termes argotiques – Robert Giraud leur a consacré plusieurs ouvrages – qui sont également tombés dans l’oubli. Il n’est pas évident aujourd’hui de se sentir à l’aise dans cette sombre histoire un peu datée. (B.D. et M.-C.A.)