La nuit pacifique

STASSE Pierre

Hadrien Verneuil vit depuis cinq ans à Bangkok où il a créé une agence de retouches photographiques avec un associé thaïlandais. À l’approche de la date anniversaire de la mort tragique de sa soeur, vingt ans plus tôt, les souvenirs ressurgissent avec la même violence que les pluies torrentielles et le terrorisme islamiste qui ravagent le pays. Hanté par le désir de vengeance, il provoque le médecin spécialiste des traumatismes et du déni qu’il considère comme responsable de cette mort. Depuis son premier roman (Les restes de Jean-Jacques, NB décembre 2009), Pierre Stasse a trouvé un rythme et une épaisseur dans la narration. La construction, très séquencée, peut paraître un peu lourde, mais elle permet de capter petit à petit le jeu de faux-semblants et de subtiles correspondances et résonances, qui est au coeur du livre. Habilement l’auteur associe les troubles de la Thaïlande, son image trompeuse de pays harmonieux, à ceux de son héros, spécialiste des retouches, aux prises avec ses souvenirs. La force de l’image sublimée s’oppose à la froideur de la réalité. L’intensité de ce roman sur la quête de vérité atteint son paroxysme dans les dernières pages.