La nuit du 28 février.

PERSSON Leif GW

Stockholm 22 novembre198? 20h. Un homme tombe du quinzième étage d’une résidence étudiante. C’est un Américain, journaliste médiocre, arrivé depuis peu. La police suédoise conclut rapidement au suicide. Trop simple, bien sûr. L’homme était déjà surveillé par les services de la sûreté intérieure du pays et avait sur lui les coordonnées du “seul flic suédois honnête” : Lars Martin Johansson. Une triple enquête se déroule en parallèle qui n’évite pas, trois mois plus tard, le meurtre du premier ministre du pays. Bien qu’il ne donne ni dates ni noms de célébrités, ce roman policier, épais et ambitieux, joue avec une histoire réelle, celle de l’assassinat en 1986, inexpliqué à ce jour, du premier ministre social-démocrate Olof Palme. S’il met en cause la véracité du passé du Premier ministre de son roman, l’auteur fait surtout un portrait au vitriol des moeurs des fonctionnaires et des hommes politiques de son pays, corrompus, incompétents, en marge du monde réel. L’ensemble est long et dense, mais la perspicacité et l’ironie des analyses psychologiques des protagonistes font mouche.