La Note pour les cannibales.

DICH Ahmed

À quarante ans Marcel, cadre dynamique et bronzé, raconte ce qu’il pense être une dépression soudaine, qui le jette hors de lui-même et de son logis. Son beau-père-patron lui offre le repos d’un appartement tranquille. Tom, SDF philosophe et mystérieux, l’entoure de sollicitude, le perce à jour. Comme Maria, jeune femme attirante et réservée, pour qui ce blasé éprouve progressivement une amitié vraie. Ses succès faciles, sa richesse, sa vie trépidante de « cannibale », sa compagne complice Élisabeth l’écoeurent : il est passé à côté… de quoi, au fait ? Un drame dégrise complètement Marcel, qui perçoit alors, avec le lecteur, la réalité des choses. L’auteur, qui s’est livré dans ses premiers romans (Le guide aveugle et fou, NB mars 2004), décrit comme s’il l’avait vécue la psychose de son héros, vue de l’intérieur, quotidiennement, dans un lent cheminement entre haut et bas. L’origine de la pathologie mentale, l’irruption souterraine de la conscience, l’importance d’une affection vraie sont évoquées dans leur déroulement quotidien. Le style parlé, bref et familier, est bien adapté au sujet.