La mort d’Orvar Klein

KATZ Daniel

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En Finlande, vers 1880, Orvar Klein est un enfant juif surdoué qui déconcerte par son sens de la dialectique et son athéisme les autorités tant rabbiniques qu’évangéliques. Rejeté de tout système social, il trouve son salut dans les livres, devient collectionneur et libraire dilettante. Des comparses véreux l’impliquent dans une machination où il usurpe, bien involontairement, l’identité d’un assassin russe très recherché ; les tribunaux tsaristes le condamnent à la déportation, en Sibérie. Il écrit un journal : celui de ses tribulations, de sa dépersonnalisation progressive assumée jusqu’à la conclusion heureuse et morale.

 

Brillant conteur, l’écrivain enchaîne, avec maîtrise et cohérence, coïncidences, gags, aventures rocambolesques, quiproquos. Il trace le portrait d’un homme de foi croyant en l’humain plutôt qu’en Dieu, et dans la culture qui transcende bêtise et sauvagerie. Il dénonce avec esprit et dérision les instances religieuses, politiques, juridiques corrompues, donne réalité aux mouvances géographiques et historiques à la veille des bouleversements de 1917. Un roman haletant et tonique à la gloire de l’humanisme.