La Mort de Fernand Ochsé

DUTEURTRE Benoît

Personnage proustien, doué pour la peinture comme pour la musique, Fernand Ochsé, d’origine juive, est inséparable de la vie artistique de la Belle Époque et des Années folles. Proche d’Henri de Régnier, Reynaldo Hahn, Florent Schmitt et Arthur Honegger, beau, riche, il affichait une légèreté raffinée. Auteur de quelques belles mélodies et d’une opérette disparue (Choucoune, 1937), il s’illustra surtout comme décorateur pour de flamboyantes créations théâtrales. Mais ce protecteur des compositeurs d’avant-garde, véritable passeur d’art, connut une fin sinistre à Auschwitz.  Dès sa prime jeunesse, Benoît Duteurtre (Livre pour adultes, NB novembre 2016) s’intéresse aux musiciens modernes du début du XXe siècle. Devenu critique musical, son penchant pour les registres légers, voluptueux, qualifiés parfois de « franchouillards », s’intensifie. Il regrette la douceur de vivre d’un Paris ville heureuse, centre de création. C’est ainsi qu’il nous promène dans un univers où virevoltent mécènes, célébrités, compositeurs, artistes, opérettes et concerts. Véritable chronique culturelle étendue à une foule d’acteurs, le récit est vif, bien documenté, avec un enthousiasme parfois discutable, mais il se lit avec plaisir.  (D.D. et M.F.)