La Minette de Sikirida

Mama Adiba entretient des relations très affectueuses avec Sikirida, sa petite bonne éthiopienne. Elle a plus de quatre-vingts ans et a besoin de cette femme propre et attentive. Au bout de dix ans au Liban, Sikirida met au monde un garçon, Radwân, « fils du hasard », qu’Adiba immédiatement adopte et protège. Radwân grandit, attiré par les filles et bien intégré dans sa bande de copains voyous.  Rachid El-Daïf (Le musicien et le calife de Bagdad, NB juin 2010) revient sur un sujet qui lui tient à coeur : Beyrouth en pleine guerre civile, coupée en deux par une ligne de démarcation entre l’ouest, musulman et pauvre, et l’est, chrétien et riche. Les hommes dominent les femmes qui, surtout les jeunes, s’émancipent. Eux partent en Afrique de l’ouest faire du business. Beaux portraits féminins : la vieille dame très pieuse et pleine d’humanité qui n’hésite pas à organiser des mariages d’une demi-heure pour contourner l’opprobre sociale…, la mère, forte de son amour pour sa fille paralysée, et tant d’autres. Grâce à une écriture fluide et imagée, on découvre une ville où chacun tente de survivre entre bombardements, trafics et enlèvements. (A.M. et B.T.)