La mer vue du Purgatoire (Sambre ; 6)

Julie est enchaînée à fond de cale, en compagnie d’autres bagnards. Le bateau fait naufrage. Par miracle, elle parvient à survivre et échoue sur une île surmontée d’un phare dont le gardien, ancien médecin, la recueille et la soigne. Elle se retrouve partagée entre un début d’amour pour celui-ci et le souvenir de Bernard, qui la hante. Tandis qu’une épidémie, due au naufrage, se propage, elle reste en danger. Bientôt, elle est dénoncée et doit affronter la fureur de la foule.

Le scénario fait la part belle au mélo, mettant en avant le dilemme de l’héroïne entre un deuil perpétuel et une volonté nouvelle de vivre et d’aimer. Les personnages, tourmentés, sont bien campés, l’étude psychologique prenant le pas sur l’action pure. Le volume au caractère esthétique marqué est baigné de romantisme. Il présente une grande unité de ton à base de bruns, gris, rouges et noirs. Les personnages, par leurs attitudes et leurs expressions parfois outrées, font penser à la peinture moralisante du XVIIIe siècle. Certains paysages marins, grandes vagues en noir et blanc, faisceau de phare trouant la nuit, sont magnifiques.