La lumière de la nuit

HIGASHINO Keigo

Osaka, automne 1973. En jouant dans un immeuble en construction, un enfant découvre le corps sans vie d’un prêteur sur gages. Le vol semble être le mobile du crime. Faute de preuves, l’enquête est abandonnée après la disparition accidentelle d’une jeune femme pauvre sur laquelle portaient les soupçons. Kirihara, le fils de la victime, et Yukiho, la fille de la suspecte, suivent des chemins très différents. Vingt ans après les faits, l’inspecteur Sasagaki n’a jamais oublié l’impression de malaise que lui a laissée cette affaire non élucidée. Sur fond d’histoire policière de facture classique, Keigo Higashino (L’équation de plein été, NB juillet-août 2014) compose une peinture du Japon des années quatre-vingt/quatre-vingt-dix, marquées par le choc pétrolier et la crise économique, la recrudescence de la criminalité et l’émergence de nouvelles délinquances. L’auteur distille des indices suggérant que les comportements pervers et la maîtrise de la dissimulation des deux personnages principaux sont liés à une tragédie qui leur a fait perdre tout sens moral et en a fait des âmes damnées. La révélation du secret qui les lie est cependant retenue efficacement jusqu’à la toute fin de ce très gros roman, complexe mais passionnant. (T.R. et A.-M.D.)