La loterie ; d’après la nouvelle de Shirley Jackson

HYMAN Miles

Le soir dans une ville étrange. Un homme entre dans une boutique, sort une urne qu’il remplit de petits papiers blancs pliés sauf un seul sur lequel il dessine un rond noir qu’il plie ensuite et met dans l’urne. Pas de paroles, pas de texte. Le jour se lève en ce matin du 27 juin. Une belle journée se prépare. Une voix off décrit les enfants qui ramassent des cailloux, les hommes qui parlent semis et impôts. L’urne est posée sur une place centrale.  Tous les habitants de la ville sont rassemblés. Chacun tire un papier vierge sauf une personne. Désignée par la Loterie, rituel sacré, elle sera sacrifiée pour l’avenir des récoltes.  Miles Hyman adapte pour la première fois et en BD la nouvelle écrite par sa grand-mère Shirley Jackson : La loterie.  Ce texte fit scandale à sa sortie en 1948 car il dénonçait l’existence de rites païens, de sacrifices humains dans l’Amérique des années 1950.  Cette nouvelle est magnifiquement rendue avec très peu de mots par de grands cadrages, deux par pages, puis quatre, puis six, faisant monter l’angoisse progressivement, sans hâte, pour éclater en petites cases dans une grande. Cette histoire presque sans paroles donne le pouvoir à la mise en page et au dessin, uniquement en noir et blanc pour cette journée du 27 juin. (A.D. et Br.A.)