La légèreté

RICHARD Emmanuelle

Elle a quatorze ans et part en vacances sur l’île de Ré avec son petit frère et ses parents. L’indigence de ceux-ci lui a toujours fait honte, ici encore plus. Cet été, elle veut vivre ! Connaître l’amour, être enfin regardée, désirée. Elle marche dans les rues, seul moyen de faire des rencontres ; embarrassée par son corps, elle se croit laide, ne sait quel comportement adopter, s’isole, s’ennuie, puis reprend ses déambulations. De plus en plus résolue et impatiente, elle désespère qu’il lui arrive quelque chose… En dehors du sentiment d’infériorité de cette très jeune fille, le thème du mal-être physique, des questionnements et des contradictions propres à l’adolescence, n’est pas nouveau. L’écriture, par contre, est assez originale : en italique à la première personne, les pensées secrètes, violentes et crues de son être désirant, complètent un récit à la troisième personne dénonçant un monde adulte sans surprise, mais où affleure la tendresse fraternelle. Sur un rythme syncopé, ponctuation et style sont évocateurs de l’inquiétude, du désenchantement, de la difficulté d’être soi. Cependant les tergiversations finissent par lasser. S’est-il passé quelque chose ? Rien… ou si peu !