1944, au Japon, trois jeunes étudiants sont embauchés dans un centre de tri. Ren est étudiant aux Beaux-Arts, il est accompagné de sa chienne Hana dont il prend grand soin ; Yuki , elle aussi étudie la peinture tandis que Bin travaille son violon à l’école de musique. Une forte amitié, qui occupera toute leur vie, naît dans ce trio.
L’auteur (prix CBPT 2020 pour Âme brisée, Les Notes septembre 2019) débute son récit avant les explosions nucléaires dans un Japon où l’empreinte impériale et le shintoïsme d’État sont prégnants alors que les protagonistes adeptes de l’Europe des Lumières admirent les artistes occidentaux et particulièrement les lettres et la langue françaises. À l’aide d’une habile construction qui entremêle le cahier de l’un, le journal de l’autre et les chroniques de la jeune fille, les points de vue sont finement analysés et transmettent le ressenti du mutilé de guerre et de ses proches. Chaque début de chapitre annonce clairement la période et l’action qu’il développe et explicite ensuite. Il en va ainsi jusqu’à la période contemporaine parisienne et l’épilogue de 2035. La lecture est aisée grâce à une écriture fluide. Les personnages attachants évoluent autour d’une chienne quasi immortelle pour une traversée de siècle réussie. (J.D. et B.T.)
