La folie qui vient des Nymphes

Une leçon au Collège de France, une conférence à Moscou, des articles parus dans de grands journaux italiens : selon leur destination, ces textes courts ont des tons différents, mais, rassemblés ici, ils ont tous l’habituelle densité de réflexion de Calasso (La folie Baudelaire, NB janvier 2012), densité éclairée par des approches originales et volontiers provocantes. L’écrivain remodèle l’image des Nymphes – pas si gracieuses que ça ! –, avec leur redoutable puissance qu’ont ressentie Socrate et Nabokov. Cinéphile, il conduit brillamment une glose védique de Fenêtre sur cour, le film d’Hitchcock, souligne le statut stellaire mythologique des stars. Il célèbre le goût du vide du compositeur John Cage et le nomadisme de Chatwin, évoque deux épisodes signifiants de la vie de Kafka. Le recueil se termine joliment sur le livre objet et sa place dans nos vies, sur ce que pourrait être l’art de l’éditeur. Disparates, les perspectives ouvertes invitent à la réflexion.