La fin du Sahara

KHATIBI SaĂŻd

AlgĂ©rie, septembre 1988. Dans une petite ville Ă  la lisiĂšre du Sahara, ravagĂ©e par les criquets, oĂč eau et vivres manquent, Zakia Zaghouani, chanteuse de l’hĂŽtel Le Sahara, est retrouvĂ©e assassinĂ©e. L’inspecteur de police Hamid incarcĂšre immĂ©diatement Bachir, son fiancĂ©, qui demande Ă  sa cousine Nora, avocate, de s’occuper de sa dĂ©fense. L’enquĂȘte commence.

Dans ce roman en forme de puzzle, chaque protagoniste (l’ami, la cousine avocate, le directeur de l’hĂŽtel oĂč travaillait la morte, sa famille, etc.), apporte son tĂ©moignage, chapitre aprĂšs chapitre, Ă  la premiĂšre personne. Et peu Ă  peu se rĂ©vĂšlent les liens complexes que chacun d’eux entretenait avec la victime, bannie par sa famille pour ĂȘtre devenue chanteuse, convoitĂ©e par les hommes et jalousĂ©e par les femmes. La mort de la jeune femme rebelle provoque « la fin du Sahara », hĂŽtel pour touristes, fragile ouverture sur le monde extĂ©rieur. Le journaliste SaĂŻd Khatibi, dont c’est le premier roman traduit en français, rend sensible avec talent les contradictions d’une communautĂ© dĂ©laissĂ©e oĂč tout le monde se connaĂźt et cache des secrets, oĂč rĂȘves et projets sont confrontĂ©s Ă  la misĂšre, oĂč le souvenir de la guerre, avec ses trahisons et ses rancunes, pĂšse lourd. Un rĂ©cit prenant couronnĂ© en 2023 par le prix Sheikh, un des plus prestigieux du monde arabe, dans la catĂ©gorie « Jeune auteur ». (C.P. et B.T.)