Aurèle est une adolescente perturbée dont la principale distraction consiste à manipuler son frère Jérôme, un attardé mental qu’elle subjugue. Abandonnés à eux-mêmes par une mère immature, ils traînent dans une banlieue sinistre. Aurèle épie une voisine, la charmante Anna, son professeur de musique au collège, pour laquelle elle se prend d’une passion obsessionnelle, entraînant son frère dans une folie dangereuse. Or Anna est aimée d’un Italien exilé. Les enfants maléfiques vont faire basculer le couple dans un piège infernal.
Ce roman à trois voix, celles d’Aurèle, de Jérôme et de Pasquale, l’amant d’Anna, qui se termine par une conclusion narrée sur un ton détaché, illustre, en un intéressant jeu de miroirs, les ravages de la perversité chez une adolescente névrosée mais intelligente et redoutablement manipulatrice. Le déséquilibre de l’amant italien qui s’exprime en un véritable délire politique est également inquiétant. Le scénario est bien ficelé jusqu’au dénouement tragique, l’analyse des troubles mentaux, dont souffrent les différents protagonistes, impressionnante : l’ensemble est troublant.