La croissance américaine ou la main de l’État

VILLEMEUR Alain

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Français ou Européens, détrompez vous ! Si la croissance américaine est notoirement plus élevée que celle de l’Europe, ce n’est pas parce que les Américains appliqueraient les pures règles du libéralisme, le laisser-faire, et s’en remettraient à la “main invisible” du marché. C’est au contraire que, pragmatique, soucieuse du plein emploi, la main de l’État américain favorise la croissance en maintenant de faibles taux d’intérêt, soutient la recherche dans les nouvelles technologies, préfère l’innovation à l’imitation, tolère le déficit budgétaire. Bref, les États-Unis sont keynésiens sans le dire ! Alors que les Européens ont fait l’inverse, attentifs à “déréguler”, “favoriser la concurrence”, “flexibiliser la main d’oeuvre”, “maîtriser les déficits budgétaires”. Certes, la croissance américaine a engendré de fortes inégalités. Mais certains pays de l’Europe du nord sont parvenus à concilier croissance et inégalités équitables. Pourquoi ne pas les imiter, eux ?

 

C’est un pavé dans la mare du “libéralement correct” que lance, preuves à l’appui, ce docteur en économie, ancien cadre dirigeant à EDF. Et tel Obélix, le lecteur convaincu de conclure : « Pas fous ces Américains ! ».