La contagion

SITI Walter

Les citĂ©s HLM construites Ă  la pĂ©riphĂ©rie de Rome dans les annĂ©es quatre-vingt, les « borgate », sont trĂšs mal reliĂ©es Ă  la capitale. Dans ces ghettos se coopte une population interlope dont la devise est de jouir de tout et tout de suite. Les habitants d’un mĂȘme immeuble s’agitent : Gianfranco, dealer et gros voyou, Francesca et Chiara qui se confient leur peines, ou encore le beau Marcello, la quarantaine fatiguĂ©e, bodybuildĂ© et droguĂ©, homosexuel mais attachĂ© Ă  sa compagne, dragueur tous azimuts, trafiquant de cocaĂŻne et affairiste vĂ©reux. Les portraits de tous les voisins ne sont pas en reste
 L’auteur de RĂ©sister ne sert Ă  rien (NB avril 2014) s’implique dans le rĂ©cit sous son propre prĂ©nom et met le paquet pour animer ce monde de braqueurs, voleurs, dealers, escrocs, maquereaux, tapineurs dans la « Babel frĂ©nĂ©tique de rotations et domiciliations provisoires, paradis pour la criminalitĂ© », alors que la mafia, Ă  peine suggĂ©rĂ©e, plane au-dessus de ces tranches de vie. Le style Ă©nergique (et cru) et la prĂ©sence de sentiments forts ne suffisent pas Ă  maintenir l’intĂ©rĂȘt. Ce n’est pas la contagion qui guette, mais l’indigestion, malgrĂ© un certain humour empreint de cynisme. (L.K. et B.Bo.)