La coccinelle de Saïdou

Quand la maman de Saïdou ouvre la main, elle lui laisse découvrir un petit cadeau: une coccinelle. C’est un bonheur simple qui met en joie l’enfant, jusqu’à ce qu’une poule gobe l’insecte. Incrédule devant une telle injustice, le bambin fond en larmes. Mais la mère le rassure et lui dit que ce « crime » ne pourra rester impuni. En effet, le volatile s’envole entre les serres d’un aigle qui sera lui-même avalé par un serpent. Lequel disparaît dans un incendie qui embrase la savane…  Ce joli conte de randonnée interpelle le lecteur pour le prendre à témoin. Des dialogues naïfs comme le langage d’un enfant accompagnent une gestuelle destinée à ponctuer l’aventure de Saïdou comme une comptine. La mélopée s’intensifie par strates au fil des mésaventures. La mère y répond avec apaisement, invoquant le « mektoub  » qui attend chaque prédateur. Dans cette Afrique, terre des griots, tous les éléments naturels ont un rôle à jouer dans l’intervention des animaux. Le dessin aquarellé joue sur les courbes pour entraîner le lecteur dans une sarabande. (M.-C.D.)