La baie d’Alger

GARDEL Louis

Un garçon de quinze ans, debout sur le balcon de sa grand-mĂšre, contemple la baie d’Alger, la plus belle baie du monde, lui a-t-on appris, et comprend, dans une intuition fulgurante, que : « C’est fini
 L’AlgĂ©rie c’est fini ». On est en 1955 et la spirale de la violence enchaĂźne attentats de fellaghas, fureur dĂ©sespĂ©rĂ©e des pieds-noirs et rage des partisans de l’OAS. L’adolescent, absorbĂ© par la dĂ©couverte de l’amour et les premiĂšres dĂ©ceptions, voit Ă  peine que l’Histoire fait Ă©clater la communautĂ© Ă  laquelle il appartient, mettant fin au monde de son enfance.  Un beau rĂ©cit, Ă  la nostalgie sans rancoeur, qui fait revivre dans un style intimiste et colorĂ© les saveurs d’une Ă©poque disparue. Louis Gardel sait rendre, avec subtilitĂ©, la façon dont se dĂ©nouent les liens fraternels entre des ĂȘtres nĂ©s sous le mĂȘme soleil et montrer combien les sentiments personnels pĂšsent peu face Ă  l’Histoire. Il nous donne en outre un beau portrait d’une grand-mĂšre oiseau des Ăźles, toute de ramage et d’insouciance, et pourtant admirable de rigueur et de courage.