Katharine Cornwell

MALÈS Marc

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Katharine est une mauvaise actrice. Elle le sait et va lucidement prendre en charge son déclin. Peut-être est-elle trop proche de ce premier rôle de « L’étrange intermède » qui évoque les sentiments d’une mère abandonnant son enfant ? Les contacts humains lui occasionnent d’indicibles souffrances. Son mari est un insupportable goujat. Le directeur du théâtre est froidement gestionnaire. Ceux qui l’aiment ne peuvent l’atteindre. Peu à peu, l’inéluctable se précise.

 

Cette tragédie sobre et attachante est soutenue par un dessin fait d’ombres et de lumières, évocateur d’une Amérique des années vingt, terriblement cruelle sous un vernis de luxe. La vie s’écoule vers la ruine, comme toutes ces voitures rouillées qui furent belles. Telle la bête dans l’arène, Katharine va vers son destin et lutte pour l’honeur  jusqu’à la mort.

Derrière le courage et la dignité, l’existence n’est que souffrance et mensonges, comme dans les quelques paroles de la pièce sous-jacente qui rythment l’ouvrage d’un refrain infiniment triste.