Jim Morrison et le diable boiteux

EMBARECK Michel

À Shreveport, en Louisiane, Walker Simmons Ă©voque les souvenirs de l’époque oĂč il animait une Ă©mission phare de la radio locale, Ă©coutĂ©e par des milliers de fans. C’était la fin des sixties, les stars montantes du mouvement hippie, comme les Doors, croisaient le King ou Gene Vincent, incarnations d’un rock qui se mourait. Et pourtant, une amitiĂ© bien rĂ©elle, sur fond de blues, d’alcool, de drogue, se noue entre le mythique compositeur de Be-Bop-A-Lula, Gene Vincent et le sulfureux Jim Morrison.  Il y a dans ce roman tout l’amour que porte Michel Embareck (Avis d’obsĂšques, NB novembre 2013) Ă  la musique des sixties et Ă  ceux qui ont alimentĂ© son mythe. GrĂące Ă  des dialogues trĂšs rock’ n roll, il redonne vie aux deux monstres sacrĂ©s que furent Gene Vincent et Jim Morrison. Sa culture musicale encyclopĂ©dique peut parfois donner au lecteur l’impression d’ĂȘtre un Candide au pays du blues. Mais la construction rigoureuse donne cohĂ©sion et rythme Ă  ce rĂ©cit percutant et quasiment musical en alternant les destins des protagonistes. Pour les amateurs nostalgiques, c’est la reconstitution d’une Ă©poque, Ă©maillĂ©e d’anecdotes, qui ouvre, Ă  travers cette fiction-rĂ©alitĂ©, les portes d’un univers terriblement romanesque. (M.O. et E.A.)