Jenny la cow-boy

GOUROUNAS Jean

« Elle a les yeux revolver »  Jenny a tout du cowboy des westerns spaghettis : la panoplie, l’humeur ombrageuse, le colt facile et le verbe hargneux. Qui a osĂ© salir la selle de son poney fĂ©tiche ? Putois, lynx, coyote, ours ou bison, aucun n’accepte de porter le chapeau de ce crime de lĂšse-majestĂ©. Et chacun d’authentifier son innocence d’une empreinte de patte totalement indiscutable. Ne sachant plus Ă  quel coupable se vouer, Jenny perd son sang-froid et se retrouve dans l’humiliante position du dindon de la farce.

 

 L’effet comique repose sur le contraste entre la colĂšre explosive de Jenny et l’inĂ©branlable flegme des animaux rencontrĂ©s. La similitude de construction des pages en face-Ă -face et la quasi rĂ©pĂ©tition du texte rend la lecture facile. Jenny fait preuve d’un vocabulaire vindicatif haut en couleur et, bien que dĂ©sincarnĂ©es, ses attitudes campĂ©es avec ses seuls gants et santiags Ă©peronnĂ©es sont parfaitement suggestives. Le tout sur un fond de couleur rose, juste pour ne pas oublier que, mĂȘme si elle est cow-boy, Jenny est bien une fille.