Je voyage seule

Holger Munch, policier norvégien, vient solliciter l’aide de Mia, sa collègue, en exil depuis qu’elle a tué le garçon ayant initié sa jumelle à la drogue. Une fillette de six ans a été retrouvée pendue avec un écriteau : Je voyage seule. Se retrouvant à Oslo, Holger et Mia constituent une équipe de choc, comme jadis. Une deuxième fillette meurt, puis deux autres, avec la même mise en scène. Les deux policiers sont persuadés que cette affaire, sans doute liée à l’enlèvement d’un bébé en 2006, les touche de près. Les pistes se multiplient, l’enquête s’accélère…  Des épisodes apparemment disparates sont méticuleusement reliés, le passé des policiers, leurs drames familiaux entrent en compte, les personnages, étudiés avec subtilité et humanité, montrent de multiples facettes. L’auteur, écrivain connu en Norvège, construit une intrigue complexe, tire autant de fils que de thèmes sensibles : désir d’enfant, difficulté à en élever, rapports fraternels, ambiguïté des personnalités, phénomènes sectaires… La nature dans les îles norvégiennes accompagne les mouvements du coeur. La scène d’explication finale est un peu longue, mais tout se ramasse et s’entrelace dans le dénouement. Un polar dense et rythmé, au suspense prenant, à la construction remarquablement maîtrisée. (E.B. et M.Bo.)