Je suis la fumée

HERZ Henry, LÓPEZ Mercè

Dans la forêt, au milieu de la nuit, une danse rituelle se joue autour d’un feu, au son des instruments. Des volutes de fumée s’élèvent, emportant quelques étincelles incandescentes. Les oiseaux aussi s’envolent. Dangereuse parce qu’irrespirable, utile pour chasser les termites et autres nuisibles, la fumée peut être aussi, pour les hommes, un moyen de communication, pour signaler sa présence. La fumée d’encens est présente dans beaucoup de rituels religieux. Les apiculteurs enfument les abeilles ; on fume le poisson ou la viande pour les conserver.


Livre d’images ou documentaire ? Les deux, et de manière très inédite et attrayante. Car ce sont les images qui subjuguent et nous emportent à la suite de cette fumée qui dit  » je  » et qui raconte son rôle à travers les civilisations, son utilité et sa dangerosité. L’illustratrice a placé des feuilles de papier au-dessus d’une bougie allumée et a laissé des volutes de fumée s’y déposer. Et elle a travaillé à partir de ces traces. Chacun est pris au piège des images sombres le plus souvent, mélange de terre brûlée, vert et orange, qui ne laissent pas supposer un documentaire mais nous y entraînent avec le plus grand plaisir. (A.-M. R.)