Je mourrai une autre fois

ALONSO Isabelle

Gelin naĂźt Ă  Valencia en 1923, de parents jeunes, enthousiastes, rĂ©publicains et athĂ©es convaincus. Ils emmĂ©nagent Ă  Madrid oĂč vient au monde le petit frĂšre complice Ă  la santĂ© fragile, Queno, puis deux autres enfants. La seconde RĂ©publique d’Espagne est proclamĂ©e en 1931. La famille unie mĂšne une vie libre et facile, la mĂšre distante, fantasque et Ă©gocentrique, le pĂšre, trĂšs politisĂ©, souvent absent. Gelin, privĂ© d’école, par peur d’une contamination religieuse, « dĂ©vore » la bibliothĂšque paternelle. Mais l’extrĂȘme droite monte, la famille revient dĂ©finitivement Ă  Valencia. A quinze ans, l’adolescent s’enrĂŽle dans l’armĂ©e rĂ©publicaine contre les « fachas »   Isabelle Alonso (Maman, NB janvier 2011) excelle Ă  raconter l’histoire de sa famille. Son pĂšre est ici le narrateur, enfant devenu prĂ©maturĂ©ment adulte dans la tourmente qui dĂ©chire l’Espagne puis l’Europe entiĂšre. Le hĂ©ros, d’une vive intelligence, sincĂšre et courageux, dĂ©couvre le monde Ă  travers le prisme fortement militant, socialiste et anticlĂ©rical de ses parents qui le marquera Ă  tout jamais. Pour rĂ©pondre Ă  cet idĂ©al, il quitte sa famille, cache son Ăąge pour s’engager chez les rĂ©publicains. Un style enlevĂ©, Ă©maillĂ© de proverbes et chants espagnols sert ce roman parfois manichĂ©en ou naĂŻf, mais toujours tendre et attachant. (V.A. et M.S.-A.)