Jayne Mansfield 1967

LIBERATI Simon

Son nom est restĂ© dans les mĂ©moires. Promue grĂące Ă  sa plastique pour pallier l’éventuelle dĂ©fection d’une autre blonde, Jayne Mansfield fut rapidement immolĂ©e sur l’autel d’un Hollywood dĂ©jĂ  moribond. Star dĂ©chue, elle a trente-quatre ans quand, dans le brouillard chimique d’un engin Ă©pandeur de pesticides, sa Buick s’encastre sous un camion.

 

Pour Ă©crire son livre-enquĂȘte sur la derniĂšre annĂ©e de la “movie star”, Simon Liberati (Nada exist, NB novembre 2007) s’empare des photos de l’accident, apportant un soin extrĂȘme aux dĂ©tails macabres entourant la dĂ©sincarcĂ©ration du corps. De celle qui affectionnait les coeurs et la couleur rose, il ne montre que la dĂ©chĂ©ance, ne retient que les tenues indĂ©centes, les irruptions dans les galas oĂč elle n’était plus invitĂ©e, les boĂźtes miteuses oĂč elle se produisait, envers et contre tout, pour entretenir seule sa famille. Qu’apportent, quarante-cinq ans aprĂšs sa mort, ces variations autour de ragots de tabloĂŻds, ces articles qu’elle collait dans des albums ? Se repaĂźtre d’un tel dĂ©clin peut exciter quelques instincts charognards, oublieux de la part de lumiĂšre que cette mĂšre de cinq enfants, mĂ©lomane Ă  la prodigieuse mĂ©moire, avait pu rĂ©pandre autour d’elle avant de s’éteindre pour toujours.