J’ai mal à mon école : testament d’un inspecteur de l’Éducation nationale

LOUIS Jean-Marc

L’École va mal : trop d’élèves y souffrent, trop d’enseignants aussi. Que s’est-il passé ? Naguère institution, fondée sur des valeurs, elle est aujourd’hui un système, une machine à produire des résultats. Le souci de l’humain s’en est évaporé au profit d’une rentabilité immédiate illusoire : plus d’idéal à y défendre, à transmettre, plus de culture générale à construire. Instrumentalisée par le politique, desservie par des discours théoriques, elle est aussi minée par des enseignants désabusés. Rien n’y fera, à moins qu’on lui restitue sa dimension humaine. L’enjeu est fondamental.

 

Jean-Marc Louis n’écrit ici ni un pamphlet ni un réquisitoire de plus contre les démolisseurs de l’École, mais un testament : légitimé par son expérience, il transmet ce qu’il a appris, ce qui lui tient à coeur. Son discours est simple, étayé de citations clairement référencées. Il ne recourt jamais à l’anecdote facile. Il souligne, sans parti pris, la responsabilité de chacun dans la désagrégation de l’École. S’adressant à ses héritiers, il définit une mission : refonder l’École. Point de recettes, mais un idéal de combat qui impose le respect et stimule la réflexion.