Hymne

SALVAYRE Lydie

Depuis quelle a entendu l’hymne amĂ©ricain chantĂ©, Ă  sa maniĂšre, par Jimi Hendrix au festival de Woodstock en 1969, Lydie Salvayre voue un vĂ©ritable culte au cĂ©lĂšbre guitariste rocker amĂ©ricain. Une admiration passionnĂ©e qu’elle exprime sur un ton lyrique, imprĂ©cateur et exaltĂ©, diffĂ©rent de la causticitĂ© de celui de son prĂ©cĂ©dent roman BW (NB septembre 2009). Elle retrace le bref parcours de l’enfant mĂ©tis, orphelin de mĂšre, Ă©levĂ© dans un milieu pauvre de Seattle, dont l’éblouissante carriĂšre dĂ©marre en Angleterre et s’interrompt en 1970 Ă  l’Ăąge de vingt-sept ans. Une mort brutale due au rythme infernal des tournĂ©es imposĂ© par son manager et Ă  une consommation excessive d’alcool et de drogue. La romanciĂšre s’attarde longuement sur le « cri terrible » de cette interprĂ©tation provocante de la BanniĂšre ÉtoilĂ©e, ce « cri d’effroi » avec lequel l’artiste hurle son refus d’une AmĂ©rique raciste, belligĂ©rante et dominĂ©e par l’argent. Hendrix, victime innocente ? L’émotion peine Ă  durer tant l’overdose gagne vite.