Histoire du petit livre rouge

De 2006 à 2010, Pascale Nivelle était correspondante à Pékin pour le journal Libération. Elle a constaté que là-bas plus personne ne veut parler de ce recueil de citations du Président Mao Tsé-Toung : ce manifeste de la Révolution culturelle n’intéresse plus que les touristes. Or il avait été créé pour endoctriner l’armée : les soldats en portaient des maximes sur leur sac à dos. Puis Mao voulut en faire une « bombe spirituelle » précédant la bombe H. Parallèlement au récit historique en Chine, l’auteur se scandalise de la « Maomania » du Quartier latin de l’époque et cite de nombreux noms, des lieux de rencontre, tous situés autour de l’École Normale de la rue d’Ulm. Elle vilipende un engouement largement encouragé et financé à leur insu par le régime totalitaire. Cet ouvrage à la portée de tous, très vivant, est une leçon d’histoire et une charge contre l’aveuglement d’intellectuels qui se disent engagés et ne sont que beaux-parleurs. (V.M. et B.Bo.)