Héloïse, ouille !

TEULÉ Jean

Héloïse a vingt ans en 1103. Cette jeune orpheline de la haute aristocratie est cultivée. Élevée chez les soeurs, elle arrive chez son oncle qui, pour parfaite son éducation, la confie au célèbre théologien Abélard, maître reconnu et adulé par ses « scolare ». Ils sont logés dans deux chambres contiguës. Les charmes de son élève entraînent irrésistiblement le maître vers une passion physique dévorante qui tourne court une fois leur liaison découverte. Abélard, castré, se retire dans un monastère, Héloïse doit prendre le voile. Ils ne se reverront qu’une fois mais seront enterrés côte à côte. Jean Teulé (Fleur de Tonnerre, NB avril 2013) utilise un style truculent pour ce roman rabelaisien. Deux parties bien distinctes : d’abord le récit gaillard et grivois de la fusion amoureuse des amants emportés par leur sensualité débridée, puis, une fois le couple brisé, leur évolution respective dans une séparation ponctuée de pittoresques et poétiques échanges épistolaires. C’est l’occasion de savoureux éclairages sur la vie monastique et les moeurs au temps du roi Louis VI le Gros. Les fidèles lecteurs de l’auteur ne seront pas déçus. (F.G. et D.A.)